Chaque genou possède deux ménisques qui sont des fibrocartilages semi-lunaires venant s’interposés entre le tibia et le fémur. Ces ménisques ont un rôle « d’amortisseur », ils améliorent la congruence de l’articulation et participent à la stabilité du genou. Ils sont donc vulnérables au cours des traumatismes entraînant des mouvements de torsion ou de compression, en particulier le ménisque interne.
On distingue différentes portions dans chaque ménisque:
- La corne antérieure
- La corne moyenne
- La corne postérieure
LES LÉSIONS
Les lésions méniscales surviennent le plus souvent chez l’adulte jeune, sportif en particulier lors de la pratique du football et du ski. Le ménisque interne est le plus souvent touché (2/3 des cas) dans sa portion postérieure.
Une torsion du genou pied au sol ou une hyperflexion sont les mécanismes les plus souvent rencontrés.
Il faut distinguer les lésions méniscales traumatiques associées à une rupture du ligament croisé antérieur de celles dites isolées sans lésion ligamentaire.
Plusieurs types de lésions peuvent être observées:
- La bandelette : il s’agit en fait d’une fissure verticale au sein du ménisque
- La languette: la fissure se prolonge et détache un petit clapet
- L’anse de seau: il s’agit d’une lésion qui détache une partie du ménisque quI vient se luxer dans l’échancrure.
- Les fissures horizontales.
- Les désinsertions périphériques.
- Les lésions kystiques.
Chez l’adulte « d’âge mur », les lésions méniscales peuvent être traumatiques mais elles sont le plus souvent dégénératives survenant sur un ménisque hypomobile, dénnutri et co-existant avec des lésions cartilagineuses.
Il faut retenir que les ménisques ont un rôle protecteur du cartilage et que la résection d’un ménisque doit donc être « économique » et justifiée, car le risque d’arthrose secondaire est majoré, en particulier chez l’adulte « vieillissant ».
Le diagnostic d’une lésion méniscale repose sur plusieurs éléments.
L’interrogatoire permet de préciser le type de mécanisme et de rechercher les signes fonctionnels.
Le blocage en semi-flexion avec impossibilité d’étendre le genou, lors d’un relèvement position accroupie est typiquement évocateur d’une anse de seau, mais la plupart du temps, la douleur reste le symptôme qui amène à consulter.
Cette douleur siège sur l’interligne articulaire interne ou externe et elle est variable au cours du temps et des positions.
Une hydarthrose (épanchement) est souvent rencontrée, typiquement mécanique en fin de journée et surtout récidivante.
Un kyste méniscal externe typique peut être visualisé, le diagnostic clinique est alors possible.
On note aussi très souvent une sensation de dérangement interne, de déboîtement, de pseudo blocages.
Une instabilité avec une douleur aigue peut se voir lorsqu’un fragment méniscal passe entre le condyle et le tibia. Il faut la différencier d’une instabilité ligamentaire.
En dehors de tous ces signes, il ne faut pas oublier que beaucoup de lésions méniscales sont strictement indolores.
L’examen clinique aura pour but de rechercher ces signes, de préciser la topographie de l’atteinte et d’éliminer une pathologie ligamentaire, rotulienne ou une arthrose éventuellement associée.
Si le diagnostic est assez facilement suspecté, il n’est toujours possible de l’affirmer en dehors du cas typique de blocage aigu. Le recours aux examens complémentaires est donc bien souvent nécessaire.
Les radiographies standards du genou de face et de profil, une incidence fémoropatellaire à 30°, et notamment un cliché en schuss permettant de dépister une arthrose débutante doivent être systématiques.
Elles permettent d’éliminer une lésion osseuse ou ostéochondrale dans un contexte traumatique, et d’éliminer certains diagnostics différentiels.
L’IRM est aujourd’hui l’examen de première intention pour confirmer le diagnostic d’atteinte méniscale, elle permet par ailleurs de préciser l’état ligamentaire et dans une moindre mesure cartilagineux et surtout d’éliminer d’autres diagnostics.
Le problème actuel réside dans les délais d’obtention de l’examen et le coût engendré.
La compréhension du rôle et de la fonction des ménisques, l’analyse de la conséquence de l’ablation d’un ménisque à long terme font qu’aujourd’hui le traitement a évolué vers « l’économie méniscale » c'est-à-dire la méniscectomie partielle, la réparation méniscale ou l’abstention thérapeutique.
LES TRAITEMENTS
Toutes les lésions méniscales ne sont pas symptomatiques, et certaines peuvent spontanément cicatriser.
En dehors des lésions sur genou instable par rupture du ligament croisé antérieur qui nécessitent alors un traitement spécifique de l’instabilité, l’absence de gêne fonctionnelle, de douleur ou d’hydarthrose chronique doit conduire à une abstention chirurgicale.
Un traitement symptomatique, une éventuelle infiltration intra-articulaire ou le port de semelles valgisantes en cas de lésion interne sur genu varum sont habituellement efficaces.
L’arthroscopie est une technique d’investigation et de traitement chirurgical très utile dans les pathologies du genou, dont les suites sont le plus souvent simples et assez rapides. Il s’agit cependant d’une véritable intervention chirurgicale pratiquée au bloc opératoire, avec un risque de complications qui même s’il est faible, n’est pas nul.
Cette technique nécessite une anesthésie générale ou le plus ou le plus souvent loco-régionale (périduale, rachianaesthésie, blocs nerveux…). Une consultation auprès d’un médecin anesthésiste est indispensable au moins 48 heures avant l’intervention.
L’hospitalisation se fait le jour de l’intervention en ambulatoire et vous pourrez donc quitter la clinique le soir même après visite de vôtre chirurgien et de l’anesthésiste.
Les principales indications sont le traitement des lésions méniscales, des ruptures ligamentaires, des lésions cartilagineuses, des lésions intra-articulaires dégénératives (chondromatose, pathologie de la synoviale, corps étrangers…), des fractures des plateaux tibiaux et la réalisation de biopsies.
L’arthroscopie se déroule au bloc opératoire sous anesthésie générale ou péridurale. Un garrot est placé à la racine de vôtre cuisse le temps de l’intervention afin de stopper la circulation du membre et éviter le saignement. Deux petites cicatrices sont faites de chaque côté du tendon rotulien.
Un liquide physiologique irrigue le genou permettant de le distendre et d’obtenir une bonne visibilité.
Il persiste toujours un peu de ce liquide après l’intervention ce qui explique que vôtre gnou reste gonflé quelques temps et qu’il faille diminuer ses activités dans les suites de l’opération.
Un petit épanchement en post-opératoire est donc un phénomène normal, il peut durer jusqu’à 3-4 semaines en fonction du geste réalisé.
Il est possible si vous le souhaitez de visualiser sur un écran vidéo votre intervention, des photographies seront prises et conservées dans votre dossier.
Les lésions symptomatiques, sur un ménisque très abîmé, instable, en zone non vascularisé doivent être retirées. L’âge, le type et le siège de la lésion, et de nombreux facteurs socioprofessionnels sont autant d’éléments à prendre en compte.
La méniscectomie est alors réalisée sous arthroscopie, elle retire le ménisque de façon partielle. Le fragment mobile ou déchiré est retiré, laissant un tissu méniscal sain, stable et bien régulier.
La décision de réparer un ménisque dépend évidemment de l’âge, du contexte sportif ou professionnel, mais surtout de la localisation de l’atteinte par rapport à la jonction ménisco-synoviale. Les désinsertions ménisco-synoviales, les fentes périphériques à moins de 5 mm de la jonction doivent être réparés autant que possible si le ménisque n’est pas trop abimé. En cas de rupture associée du ligament croisé antérieur, une ligamentoplastie devra être associée à cette réparation.
La suture ou réinsertion méniscale peut être réalisée sous arthroscopie dans de nombreux cas ou par un abord chirurgical direct si la lésion est très postérieure ou inaccessible sous arthroscopie.
LES SUITES OPÉRATOIRES ET COMPLICATIONS
Cette chirurgie se fait en ambulatoire et le patient regagne donc son domicile le jour même. Le bandage mis en place au bloc est à conserver 24 heures. Sous ce bandage se trouve deux petits pansements au niveau de chaque incision d’arthroscopie. Une infirmière devra vous faire les pansements 3 fois par semaine et les fils seront retirés au bout de 15 jours.
La plaie opératoire doit être surveillée et tout signe inquiétant ( inflammation, hématome, douleur du mollet, température…..) doit vous faire consulter vôtre médecin traitant ou dans un premier temps appeler mon secrétariat au 03 80 65 00 30. Ma secrétaire pourra me joindre afin que je vous rappelle.
En période post-opératoire immédiate, vous devez glacer votre genou deux fois par jour et surélever le membre dans la journée. Une douleur résiduelle peut persister même quelques semaines après l’opération.
Un traitement anticoagulant selon vos antécédents vous sera prescrit pour 8 jours
Sauf cas particulier, la rééducation de vôtre genou débutera quelques jours après le geste opératoire, et l’appui vous sera autorisé immédiatement.
Même lors d’une arthroscopie, la survenue d’une complication est toujours possible.
La surveillance locale de vôtre genou est donc très importante de même que le respect des règles d’hygiène (douche la veille et le matin de l’intervention, avoir les ongles et le pieds propres….), respect des consignes post-opératoires.
Risques et complications communs à toute intervention
Les antécédents, votre état général (fatigue, anémie, dépression….), les traitements en cours, les maladies ou altérations de certaines fonctions (foie, rein, cœur, poumons et système nerveux) vont influencer sur le déroulement de l’intervention et de ses suites. La consultation anesthésique pré opératoire a pour but de déceler ces risques qui pourront dans certains cas faire envisager des bilans complémentaires, des précautions voire même contre indiquer l’intervention.
Quelque soit les précautions, certains accidents peuvent survenir : allergie, embolie, infection… Leur fréquence est extrêmement rare chez le sujet jeune et en bonne santé :compte tenu de votre âge, leur fréquence est comparable au risque que vous avez pris d’avoir un accident de voiture en venant en consultation, mais doit être signalé.
Cependant ce risque augmente avec le nombre et l’importance des maladies ou accidents présentés avant l’intervention. La prévention reste cependant le meilleur moyen de les éviter. Signalez tout antécédent familial ou personnel aux anesthésistes qui vous examineront avant l’intervention.
Risques propres au cours de cette intervention
Malgré le bilan préopératoire, certaines découvertes durant l’intervention peuvent justifier de la part de votre chirurgien une modification du plan établi initialement et une adaptation du geste chirurgical.
Tout symptome anormal (fièvre, hématome, inflammation, désunion cicatricielle, douleur du mollet…) doit vous faire consulter votre chirurgien ou vôtre médecin traitant ou appeler mon secrétariat (03 80 65 00 30) ou celui de la clinique de Chenôve (03 80 58 63 00).
Préparer l’intervention
Consultez les anesthésistes plusieurs jours avant l’intervention en vous munissant de tout votre dossier.
Munissez-vous le jour de votre opération
- de votre bilan radiographique réalisé lors de la consultation pré-opératoire
- de cannes anglaises, et de bas à varices délivrés en pharmacie contre ordonnance
Le contrôle
Un contrôle systématique du genou est prévu en consultation entre 4 et 6 semaines.
Prenez RDV auprès de ma secrétaire après l'opération.